Évidemment lorsque l’on pense à Santorin, on pense à cette petite île perdue au milieu des Cyclades. Entre tourisme de masse et désillusions, je vous explique les raisons pour lesquelles Santorin m’a déçue.
Disclaimer
Cet article fait suite aux 4 jours que j’ai passé à Santorin au mois de mai 2019 que je vous raconte juste ici. Évidemment, mon avis n’est pas parole d’évangile et bon nombre d’entre vous ne seront pas forcément en accord avec ma vision de l’île. Comme je l’explique souvent, un voyage est toujours très personnel. Il dépend de votre état d’esprit du moment, des personnes avec qui vous voyagez, du budget que vous lui accordez ou plus largement, de votre façon de voyager. Ce que j’aime dans le voyage, c’est la découverte. Cela passe évidemment par la découverte du pays et de la variété de ses paysages, mais aussi et surtout de sa culture, de ses habitants et de ses traditions.
Le voyage & moi
J’aime être dépaysée, même lorsque je ne m’envole qu’à 2h de Paris. J’aime discuter avec les locaux même lorsqu’on ne se comprend que par des gestes, et j’aime m’intéresser à eux et à leur mode de vie.
Je ne voyage jamais pour rester enfermée dans un hôtel (je ne critique pas ceux qui le font, encore une fois chacun sa manière de voyager) et je suis toujours à la recherche d’authenticité. Ce que je veux dire par là, c’est que si j’étais partie à Santorin pour une pause romantique dans un superbe hôtel sur la Caldera alors peut être que je n’en aurais pas eu cette vision-là. Maintenant que les bases sont posées, voici les raisons pour lesquelles Santorin m’a déçue.
Santorin et les touristes
Je m’attendais à ce que cette île soit ultra touristique. Ce n’est d’ailleurs pas ce qui me dérange. L’été dernier je suis notamment partie visiter les Cinque Terre, un des coins les plus touristiques d’Italie, mais jamais je ne m’y suis sentie oppressée.
La population locale
Dès notre arrivée sur l’île, premier constat : difficile de trouver de vrais locaux. Par ce terme j’entends « des gens qui ne travaillent pas au service du tourisme ». En effet, même en se perdant un peu sur l’île, les seuls locaux à qui nous parlerons ne seront que des personnes travaillant pour les touristes (restaurateurs, gérants de magasins de souvenirs, guides touristiques etc.) Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas rencontré de gens gentils, au contraire ils étaient même très accueillants et tous adorables. Mais j’ai trouvé que l’authenticité de l’île était partie en même temps que la masse touristique est arrivée. En conclusion : difficile de sortir des sentiers battus lorsque le tourisme est présent partout sur l’île.
Il faut savoir que la Grèce accueille chaque année 3 fois plus de touristes qu’elle n’a d’habitants. Normal donc que l’île ait un peu perdu de son authenticité et ait été, malgré elle, transformée par le tourisme. Il est difficile d’ailleurs de nos jours, surtout en Europe, de trouver des pays qui soient encore 100% authentiques, mais je dois avouer que c’est la première fois que je vois ça poussé autant à l’extrême.
Le coucher de soleil sur Oia
Dès notre premier jour sur l’île, nous avions décidé d’aller voir le coucher du soleil à Oia, réputé comme étant l’un des plus beaux du monde. Je m’étais renseignée en amont, je savais donc qu’il fallait arriver bien avant pour avoir une place aux premières loges. C’est chose faite puisque nous sommes arrivées deux heures à l’avance. Plus les heures passaient, plus les touristes affluaient, jusqu’au moment où nous nous sommes littéralement retrouvés collés les uns aux autres. Pendant toute la durée du coucher du soleil, que nous étions sûrement plusieurs centaines à vouloir admirer, cela a véritablement été un calvaire. Entre ceux qui poussent, ceux qui crient, ceux qui sont à deux doigts de s’assoir sur tes genoux et ceux qui se permettent carrément de cracher/péter à 2cm de toi… Je n’étais pas loin de la crise de nerfs !
Un coucher de soleil pour moi c’est un moment d’apaisement, un moment hors du temps à admirer les couleurs qui dansent au loin. C’est un moment où je n’ai rien d’autre à faire que de profiter du moment, que de penser à moi et à la beauté du monde. Et honnêtement, dans un tel environnement, impossible. Cela a vraiment gâché la magie du moment. Et encore, dès que le soleil se couche et que tout le monde s’en va, c’est là qu’il faut se préparer au pire : une marée humaine qui se reverse dans toutes les ruelles de la ville.
Santorin et Instagram
On ne va pas se mentir, avec l’arrivée d’Instagram, de nombreux sites touristiques se voient littéralement pris d’assaut par les touristes. Attention, je n’ai rien contre le système en soi, je suis la première à utiliser les réseaux pour trouver des destinations. Je prône même leur utilisation, j’y pars toujours à la recherche de jolis spots pour mes photos. Une fois sur place, il peut même m’arriver de rester un moment à réaliser le « cliché parfait ». Mais toujours dans la limite du respect. Par « respect » j’entends respect des traditions, des locaux et du lieu dans lequel je me trouve.
Les dérives des réseaux sociaux
Santorin en est l’exemple parfait. Pour info chers Instagrameurs, lorsqu’il y a écrit « Privé » sur un portail, à quel moment vous sentez-vous légitimes de transgresser cette règle ? J’en ai lu de fausses excuses « le portail n’était pas fermé à clé », « on n’a pas fait de bruit » ou bien « on y est allés très tôt ». Ce n’est pas une excuse valable. De la même façon, comment le prendriez-vous si quelqu’un entrait dans votre jardin pour prendre des photos ? C’est la même chose. C’est irrespectueux.
Mais le comble, ce sont quand même les églises. Sachez que les petites maisons aux dômes bleus que vous voyez sur les photos de Santorin sont des églises. Je comprends qu’on ne s’en rende pas forcément compte sur les photos mais dans la réalité, cela ne laisse aucune place au doute. Et là c’est la course à celui qui fera la plus belle photo.
La course à la photo
Alors on escalade les murs, on monte sur les toits des églises et on abîme la peinture avec ses gros sabots. Tout est permis du moment qu’on en ressort avec une potentielle photo Instagram n’est-ce pas ? Et le pire c’est que ces gens font littéralement la queue, à 7h du matin, pour monter sur l’église et faire sa photo. Enfin tout ça jusqu’à ce qu’un habitant local arrive pour leur demander de descendre.
Non mais sérieusement, est-ce que vous vous verriez monter sur nos églises françaises pour faire votre photo ? Est-ce que vous vous permettriez ce genre d’initiatives ? Honnêtement j’en doute. Bref, au-delà du manque de respect de ces « touristes digitaux », cela m’a dérangée car je me suis sentie dans une espèce de gros Disneyland Instagrammable, où certains ne viennent que pour prendre leurs photos sans ne jamais parler du « à côté », et sans ne jamais profiter de la destination.
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Pour tempérer un peu mes propos, je tiens à vous rassurer tout de même. Je n’ai pas détesté ce voyage : il s’agit d’une île magnifique. J’ai adoré la randonnée entre Fira et Oia qui était vraiment magique, où les paysages étaient magnifiques entre la Caldera et la Mer Egée. Le village d’Oia est lui aussi splendide lorsque l’on s’y aventure tôt le matin. Et enfin, coup de cœur pour le village de Pyrgos, qui est celui que j’ai trouvé le plus authentique.
Mais c’est vrai qu’à force d’entendre partout que c’était un voyage incroyable, à force de voir de magnifiques photos sur les réseaux, et le tout sans ne jamais entendre parler des côtés négatifs… Santorin peut alors décevoir. Je pourrais écrire des heures sur ce sujet alors je vais m’arrêter là. En revanche je suis curieuse de savoir ce que vous, vous pensez de tout ça ?
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